dimanche 27 mars 2011

MOONBEAM (MOONBEAM IV) (8)


Type : Cotre à corne

Gréement : mât en 2  parties ;  une voile à corne, un flèche ;  grand-voile portant le numéro 8.   2 focs, une trinquette ; spis de différentes tailles.


Matériaux : Charpente en acier, bordés et pont en bois ; mât en bois.
Date et lieu de lancement :  1920, au chantier Fife de Fairlie, en Écosse (mis en chantier en 1914)
Autres noms  : Deo Juvante
Utilisation initiale : yacht
Dernière nationalité connue : Pavillon de Malte
Dernier port d'attache connu :
Dernière utilisation connue : yacht privé, pouvant être loué en charter..

Signification du nom : Moonbeam  se traduit par rayon de lune. Le yacht partage ce nom avec un autre Moonbeam, plus ancien, lancé en 1903 (voile n° 88), qui est appelé Moonbeam of Fife pour faire la différence. On appelle aussi ce dernier  Moonbeam III, alors que le bateau présenté ici est Moonbeam IV.
Longueur hors-tout :  35 m
Longueur de la coque : 29 m
Longueur à la flottaison : 22,6 m 
Largeur maximale : 5,1 m
Tirant d'eau maximal : 3,9 m
Tirant d'air :  m
Déplacement : 75 t.
Surface maxi de voilure : 580 m² au près ; plus de 1000 m² au portant


État : récemment restauré, bien entretenu.
Avant : étrave très élancée ; bout-dehors
Arrière : voûte très élancée.


Coque : blanche.

Superstructures : discrètes : petit rouf (un peu plus grand que celui de Moonbeam of Fife)protégeant la descente, clairevoies..
     Moonbeam  a été mis en chantier en 1914 au chantier Fife de Fairlie, en Écosse. Mais, à cause de la guerre, il n'a été terminé et armé qu'en 1920. C'est un des plus grands cotres auriques, après Lulworth et Mariquita ; il est à peine plus petit que ce dernier. Par contre, il est un peu plus grand que Moonbeam of fife, construit en 1903.
      Après avoir régaté aux côtés de Lulworth et d'autres grands yachts dans les années 1920, Monnbeam IV a été regréé en cotre bermudien et utilisé surtout en croisière. Entre 1950 et 1960, il a appartenu à la famille princière de Monaco et a été rebaptisé Deo Juvante . On dit qu'il a servi au voyage de noces du Prince Rainier et de la princesse Grace, en 1956. Néanmoins, les seules images anciennes qu'on peut trouver sur cet évènement montrent le départ d'un gros yacht en acier et à moteur, et nous n'avons trouvé aucune photo de Moonbeam à cette époque. Depuis 2015, année du centenaire,l'extrémité de la bôme porte un portrait du coup le princier.
 
      Plus tard, il a été utilisé en charter en Méditerranée ; son entretien a été quelque peu négligé et le yacht a été retrouvé en Grèce  en assez mauvais état. Il a été restauré  au chantier Yanmar de Rangoon, en Birmanie, entre 1999 et 2002 ; regréé en magnifique cotre à corne, il est revenu en Méditerranée, où il participe aux régates classiques ; il y est un des voiliers les plus remarqués. Son numéro 8 est reproduit sur les vestes des équipiers, ce qui est photogénique quand ils sont tous alignés au rappel. Le capitaine du voilier; Mikael Creac'h, un Breton de Morlaix, ne prend jamais le départ d'une course sans qu'un équipier joue un air de cornemuse ; et l'équipage accomplit un "haka" à la façon des joueurs de rugby néo-zélandais (mais plus pacifique et  humoristique).



    Le yacht, luxueusement aménagé, peut embarquer 12 personnes (dont 5 membres d'équipage) en croisière. Il peut être loué en charter (à la journée, au week-end, à la semaine ou pour les régates classiques) ; il peut être également utilisé pour des "soirées cocktail" (jusqu'à 80 personnes).
       En 2018, le yacht a été racheté par Tom Van Der Bruggen, l'inventeur et producteur d'un jeu de construction en lattes de bois : Kapla. Il ne l'a pas gardé très longtemps. Après la crise du COVID Moonbeam IV a été racheté par l'homme d'affaires Richard Mille, qui l'a immatriculé sous pavillon fraçais et a choisi Brest comme port d'attache, venant ainsi compléter la flottille de grands yachts du port du Ponant, après Mariquita et Moonbeam III. Les 3 bateaux, accompagnés de 3 plus petits (Pen Duick, Fyne et Lady Maud), ont participé à la fin du mois d'août à la Finistère Classic, avec des régates en rade de Brest et en baie de Douarnenez, ainsi qu'un parcours de liaison aller-retour entre les 2 ports. Un nouvel évènement nautique que les organisateurs et les participants espèrent rééditer et étoffer l'an prochain. Un petit problème pour Moonbeam IV dont le mât de flèche a été cassé lors d'un abordage avec Mariquita et qui n'a pu, de ce fait aller à Douarnenez.


samedi 26 mars 2011

MARISKA (D1)

Type : Cotre à corne

Gréement : mât en 1 seule  partie ;  une voile à corne, un flèche(un grand ou un petit) ;  grand-voile portant le numéro D1 (visible uniquement  sur bâbord en 2011). 2 focs, une trinquette ; spis de différentes dimensions.


Matériaux : charpente en acier inoxydable, bordés et pont en bois, lest en plomb ; mât en bois.
Date et lieu de lancement :  1908, au chantier Fife de Fairlie, en Écosse 
 
Autres noms  : ? plusieurs propriétaires successifs.
Utilisation initiale : yacht
Dernière nationalité connue : ?
Dernier port d'attache connu : pavillon maltais ; basé sur la côte méditerranéenne française.
Dernière utilisation connue : yacht privé

Signification du nom : Mariska : un prénom ?

Longueur hors-tout :  27,6 m
Longueur de la coque : 23,4 m
Longueur à la flottaison : 15,8 m 
Largeur maximale : 4,2 m
Tirant d'eau maximal : 2,75 m
Tirant d'air :  m
Déplacement : 35 t.
Surface maxi de voilure : 377 m² au près

État : récemment restauré, bien entretenu.
Avant : étrave très élancée, convexe ; bout-dehors. Dragon de Fife dessiné de chaque côté de l'étrave.
Marie Tabarly, équipière d'avant sur Mariska (voiles de St Tropez 2014)

Arrière : voûte très élancée. Barre métallique.


Coque : blanche.

Superstructures : très discrètes :  roufs bas, clairevoies...
     Mariska  est le second voilier construit par les  chantiers de Fairlie, en 1908, selon la jauge 15 m JI . cette jauge est peu représentée de nos jours ; Mariska a cependant trois frères "jumeaux", Hispania, yacht lancé à la même époque pour le Roi d'Espagne Alphonse XIII ; et également Tuiga et The Lady Anne.
   Le yacht avait été plusieurs fois modifié durant sa longue carrière ; entre autres, il avait été transformé en yawl, avait été raccourci de 3,50 m et converti en voilier de croisière (il est vrai que, sous sa forme d'origine, il est difficile à utiliser en équipage réduit !). Mariska a été découvert, transformé en "house-boat" depuis 2001, dans le nord de la Hollande. Complètement restauré à La Ciotat, par les Charpentiers réunis de Méditerranée, entre 2007 et 2009, il a exactement retrouvé l'aspect qu'il avait en 1908 ; une membrure sur 2 a été remplacée et il en a été rajouté 9 pour rallonger la coque et lui redonner sa longueur d'origine. Mais de nombreux éléments  ont été conservés.
      Depuis, il navigue surtout en Méditerranée, où il participe régulièrement aux régates classiques et court à armes égales avec les trois autres 15 m JI de W. Fife qui existent encore. On distinguera Mariska (D1), de Tuiga (D3), de The Lady Anne (10), de Hispania (Esp 1), de taille et de silhouette comparable, par leur numéro de voile et par de menus détails (par exemple la barre en métal, alors que celle de Tuiga est en bois).

jeudi 24 mars 2011

LE RENARD


Type : Cotre à corne et à hunier

Gréement : mât en 2 parties, à chouque  ;  une voile à corne, un flèche, 2 huniers ; 2 focs, 1 trinquette ; parfois une fortune carrée, sous le hunier.
 

Matériaux : Coque et pont en bois (coque en chêne, pont en iroko) ; mât et espars en bois (pin d'Orégon).
Date et lieu de lancement :  1991 au chantier Labbé, à Saint-Malo.
Autres noms  : aucun.
Utilisation initiale : voilier de croisière et de promenade ; réplique du cotre corsaire de Robert Surcouf, lancé en 1812.
Dernière nationalité connue : française
Dernier port d'attache connu : Saint-Malo.
Dernière utilisation connue : voilier de croisière et de promenade, emblème naviguant de la ville de Saint-Malo.

Signification du nom : Le Renard c'est le nom que Robert Surcouf (1773 -1827) avait donné à son dernier bateau corsaire, le plus petit, avec lequel il combattit les Anglais en Manche : le nom d'un animal réputé pour sa ruse, comme le célèbre marin malouin.

Longueur hors-tout :  30 m
Longueur de la coque : 19 m
Longueur à la flottaison :  m 
Largeur maximale : 5,8 m
Tirant d'eau maximal : 2,8 m
Tirant d'air :  26 m
Déplacement : 44,5 t.
Surface maxi de voilure : 250 m² 

État : récent, bien entretenu.

Avant : étrave presque verticale ; long bout-dehors.
Arrière : voûte et  tableau ; barre franche (avec palan quand le vent fraîchit)
Coque : jaune ; large bande noire horizontale ; pavois percé de sabords.


Superstructures : discrètes (descentes, clairevoies).

     Le Renard est le bateau-ambassadeur de Saint-Malo, dans les rassemblements de voiliers traditionnels. Il porte fièrement le pavillon de la ville en tête de mât. Un peu pour concurrencer la Cancalaise, mais aussi pour représenter la cité corsaire au grand rassemblement de Brest 1992 et au concours des bateaux des côtes de France, le cotre a été lancé en 1991.
      Cette réplique est moins toilée que le cotre corsaire (qui portait plus de 400 m² de toile), pour des raisons de sécurité. Ses 5 sabords sur chaque bord correspondent aux emplacements des canons. Il y en a moins aujourd'hui, pour éviter d'encombrer le pont ; ils sont plus légers, car ils sont fabriqués en aluminium. L'équipage les fait tonner avec plaisir à chaque occasion, pour signaler son entrée dans un port, saluer le public, ou encore à la rencontre d'un autre navire  (anglais de préférence, par exemple le Phœnix). Bien entendu, les tirs se font à blanc.


       Le pont du bateau de Surcouf (le dernier de ses navires corsaires) était armé de 10 caronades ; 4 gros canons, en réserve dans la cale,  n'étaient hissés sur le pont qu'en cas de combat important. L'équipage était composé de 46 marins. Le combat le plus célèbre vit la victoire du Renard contre la corvette anglaise Alphea, en septembre 1813, Après un dur combat, 2 coups de canons du Renard firent exploser le navire anglais ; il n'y eut aucun survivant dans son équipage, tandis que 13 rescapés, sur Le Renard, parvinrent à ramener un bateau bien mal en point à Saint-Malo. Son commandant, le capitaine Leroux-Desrochettes, mourut à la suite de ce combat.
    La décoration du bateau d'aujourd'hui est soignée, notamment le tableau arrière (qui porte une jolie petite annexe) et l'intérieur, aménagé pour la croisière. 


    L'étrave pleine pousse beaucoup d'eau : le Renard a besoin d'une bonne brise pour donner son maximum mais peut alors atteindre 8 nœuds.
      Trois marins constituent l'équipage ; le cotre peut embarquer 12 passagers en croisière et 24 en sorties de la journée (membres de l'association, ou autres passagers payants lors de certaines sorties). Des sorties spéciales sont organisées pour les scolaires. Il participe à la plupart des rassemblements de voiliers traditionnels en Bretagne et en Normandie.