jeudi 5 mai 2011

LA BELLE-ILOISE (BI 634)


Type : Cotre à corne ou sloup
Gréement : mât en 1 seule  partie (à pible) ;  une grand-voile à corne et un flèche (le flèche blanc, orné d'un triskell noir, permet facilement de reconnaître ce sloup) ; un foc, une trinquette.


Matériaux : coque  en bois (coque en chêne) ; mât  en bois (douglas).
Date et lieu de lancement :  1992 à Belle-Ile.
Autres noms  : aucun.
Utilisation initiale :  réplique de bateau de pêche  (sardinier)
Dernière nationalité connue : française
Dernier port d'attache connu : Belle-Île en mer.
Dernière utilisation connue : Voilier de promenade associatif.
 
Signification du nom : La Belle Iloise  est, bien sûr, une habitante de Belle-Île, ou une embarcation qui y a son port d'attache. C'est aussi une conserverie réputée de Quiberon, qui travaille surtout la sardine. Er C'hastellig, le nom de l'association, vient d'un sémaphore ruiné de la côte ouest de l'île.
  
Longueur hors-tout :  13 m
Longueur de la coque : 8,5 m
Longueur à la flottaison :  m 
Largeur maximale : 3 m
Tirant d'eau maximal : 1,4 m
Tirant d'air :  9,5 m 
Déplacement :  t.
Surface maxi de voilure : 70 m² 

État : récent, bien entretenu
Avant : étrave verticale ; bout-dehors.
Arrière : à tableau  ;  barre franche.
Coque : bleu foncé, ligne blanche. immatriculation à l'avant : BI 634. (BI pour Belle-Île, qui était autrefois un quartier maritime. Aujourd'hui, les bateaux belle-ilois sont immatriculés à Auray, soit Ay)


Superstructures : bateau non ponté (pontages partiels à l'avant et à l'arrière).

      La Belle Iloise est la réplique d'un bateau de pêche à la sardine lancé en 1898. Ce bateau, le Saint-Nicolas, est représenté par une très belle maquette au 1/20ème. Cet ex-voto se trouve dans l'église de Sauzon,  le port d'attache du Saint-Nicolas. Les qualités et la précision des détails ont permis de réaliser une reconstitution quasiment parfaite.
    Ce genre de bateau pratiquait la pêche à la sardine en été. Cette pêche se faisait à partir d'annexes, qui mouillaient et relevaient les filets droits maillants et dérivants. Les rôles du sloup étaient de transporter les marins et le matériel sur les lieux de pêche, puis de rapporter les poissons au port ; et, évidemment, de remorquer les annexes.  En dehors de la saison de pêche à la sardine, le bateau pratiquait surtout la pêche aux casiers.
    Le chantier a eu lieu de 1991 à 1992 et a été dirigé par Hervé Pacalet, charpentier de marine de Saint-Quay-Portrieux, originaire de Sauzon. Depuis son lancement, le bateau est toujours géré par l'association Er C'hastellic, qui l'a fait construire ; il représente Belle-Ile dans les rassemblements de voiliers traditionnels, notamment aux semaines du golfe du Morbihan.  En 2022, le bateau est en restauration au chantier du Guip de l'île aux Moines.
 

mercredi 4 mai 2011

LEENAN HEAD


Type : Cotre à corne ("Zulu"). récemment regréé en dundée, avec tapecul à voile au tiers ; voir aussi dans le blog "voiliers à 2 mâts")

Leenan head en 2019, gréé en dundée.
Leenan Head, alors qu'il était gréé en cotre. 
Gréement : grand mât en 1 seule  partie (à pible) ;  une grand-voile (blanche en 2019) à corne et un flèche ; un foc, une trinquette. Le mât de tapecul a été rajouté il y a une dizaine d'années ; voile de tapecul rouge.


Matériaux : coque  en bois ; mât  en bois.
Date et lieu de lancement :  1906 à Banff, en Écosse (sur la mer du Nord, au nord d'Aberdeen)
Autres noms  : ?
Utilisation initiale :  bateau de pêche écossais (drifter : hareng, maquereau au filet dérivant)
Dernière nationalité connue : française
Dernier port d'attache connu : ? (Morbihan)
Dernière utilisation connue : Voilier de croisière privé, charter.
 
Signification du nom : Leenan Head est un cap élevé situé tout au nord de l'Irlande (Eire, comté de Donegal), à une trentaine de km au nord de Derry, sur la rive droite du Lough  Swilly.
   Le type de bateau porte le nom de Zulu. Un nom bien exotique pour un bateau écossais ! En fait, ce sont de jeunes marins qui, au retour de la guerre en Afrique du sud, ont eu l'idée de cette appellation, qui a donc bien un rapport avec le peuple de ce pays éloigné.

Longueur hors-tout :  23 m
Longueur de la coque : 15,2 m
Longueur à la flottaison :  m 
Largeur maximale : 4,5 m
Tirant d'eau maximal : 1,7 m
Tirant d'air :  m
Déplacement :  t.
Surface maxi de voilure : m² 

État : restauré, bien entretenu

Avant : étrave  verticale ; bout-dehors.
 
 

  Arrière : pointu ;  barre franche. Certains zulus ont étés barrés par une roue horizontale, ce qui semble un cas exceptionnel et ne devait pas être très pratique.


Coque : noire, pavois rouge , naguère blanc. Avant  2010, la coque était toute noire. En plus de 110 ans, le bateau a changé d'aspect plus d'une fois...

  Superstructures : petit rouf à l'arrière (récent ?). 
      Leenan Head est un ancien bateau de pêche écossais. Il faisait partie de la nombreuse flotte de Zulus, dont il ne reste que quelques exemplaires en état de naviguer. Les Zulus ont 2 extrémités pointues ; les premiers construits avaient des bordés à clins et montraient bien une parenté avec les bateaux scandinaves. Les Zulus plus modernes étaient bordés à franc-bord ; c'est le cas de Leenan Head.
        Après avoir travaillé en Écosse, il a été utilisé à partir de 1930 en Irlande ; il a participé à un programme de développement de la pêche dans ce pays. Puis il a été utilisé comme borneur ( transport  de courrier et de marchandises) sur la côte d'Irlande. Motorisé en 1950, il a terminé sa carrière irlandaise en assurant le service d'Inishbofin. (l'île de la Vache blanche). Vendu à un Français en 1995, il a été restauré à Paimpol et transformé en voilier de croisière. Depuis 2001, le voilier navigue autour de la Bretagne et à travers l'Atlantique, vers les Antilles, et  aussi en Afrique de l'Ouest. Il a participé aux rassemblements de Brest et de Douarnenez, puis a été restauré (2009) au chantier associatif Tramasset à Le Tourne (en Gironde, sur le bord de la Garonne, en amont de Bordeaux). 
    Depuis, Leenan head est retourné aux Antilles et y a proposé des croisières "sur les traces de Barbe Noire". Il était en Casamance début 2011. Il est revenu en France et était présent aux fêtes de Brest et de Douarnenez en 2012. Il fait partie des voiliers traditionnels qui essaient de valoriser le transport de marchandises à la voile, rapportant du chocolat de Grenade et du thé des Açores. Après une remise en état durant l'hiver 2013-2014, un nouveau voyage lointain  a eu lieu dans les eaux froides de l'Arctique cette fois, vers le Svalbard. 
     Revenu en France et regréé en dundée, il a encore fait un voyage aux Antilles, puis a à nouveau changé de propriétaire et a maintenant Locmariaquer (Morbihan) pour port d'attache. Il participait évidemment à la semaine du Golfe du Morbihan 2019.

     Un récent numéro du Chasse-Marée lui consacre un article.

     Pour en savoir plus sur Leenan head, cliquez sur son site internet (en lien ici)

vendredi 29 avril 2011

REDER MOR

Type : Cotre à corne ou sloup.


Gréement : mât en 1 seule  partie (à pible) ;  une grand-voile à corne et un flèche ; un foc, une trinquette.

Matériaux : coque  en bois ; mât  en bois.
Date et lieu de lancement :  1992 à Morlaix, près du bassin, par le chantier Rolland, de Primel (dans le cadre du concours des bateaux des côtes de France). L'original a été lancé en 1907 et a fait naufrage en 1925.
Autres noms  : aucun.
Utilisation initiale : réplique d'un bateau de pêche de la baie de Morlaix (palangrier)
Dernière nationalité connue : française
Dernier port d'attache connu : Morlaix, dans le Finistère.
Dernière utilisation connue : Voilier de croisière et de promenade.
 
Signification du nom : Reder Mor en breton signifie coureur de mer ; une référence sans doute à ses qualités de régatier. Red signifie courir ou course ; cela se prononce réd, et non rèd comme on l'entend couramment (de même que bed, qui signifie monde, doit se prononcer béd). A noter qu'en breton, on n'écrit pas les accents.

Longueur hors-tout :  21 m
Longueur de la coque : 13 m
Longueur à la flottaison :  m 
Largeur maximale : 4,6 m
Tirant d'eau maximal : 2,3 m
Tirant d'air : 3,75 m
Déplacement :  t.
Surface maxi de voilure :  225 m² 

État : restauré en 2011
Avant : étrave  verticale ; bout-dehors.
Arrière : voûte et tableau très inclinés ;  barre franche.
Coque : blanche, pavois bleu

Superstructures : aucune ; bateaue ponté ; pontages aavbr et arrière légèrement surélevés.

      Reder Mor est la réplique d'un palangrier de Roscoff lancé en 1907, Reder Mor III, ou encore Le Grand Reder. c'était, en effet, le troisième bateau de ce nom et le plus grand. Contrairement au Reder Mor actuel, c'était un bateau creux, non ponté (sauf à l"avant et à l'arrière). Ces trois ont appartenu à un patron de Roscoff, Jean Le Guyader, aussi connu pour ses qualités de pêcheur que pour ses résultats en régate.  Jean Le Guyader est mort des suites d'une maladie contractée pendant la guerre, et son bateau a largué ses amarres et s'est fracassé contre des roches, lors d'une tempête, vers 1925.
    A la pêche, il capturait les poissons de fond (raies, congres, poissons plats) avec des palangres. Le produit de la pêche était embarqué dans le train pour Paris ; il fallait des bateaux rapides pour ne pas rater le départ du train.
        En régate, Reder Mor a osé se frotter à plus grand que lui : aux bisquines, qu'il a réussi à battre ; il est même allé au Havre, régater avec les fameuses hirondelles, les pilotes du grand port de l'estuaire de la Seine : bien qu'ayant cassé son bout-dehors, le bateau finistérien a terminé deuxième.
     
        Le Reder Mor moderne s'inspire des lignes  de son ancêtre du début du vingtième siècle, mais la construction n'a pas pu se baser sur des plans précis ; La réplique a fait honneur à son modèle : elle a reçu un prix au concours des bateaux des côtes de France, puis s'est permis de battre La Cancalaise sur son propre terrain. Il faut quand même préciser que les 2 bisquines, régatant l'une contre l'autre, s'étaient laissées entraîner sur des options défavorables. Mais Reder Mor était tout neuf, à peine "rodé" et n'avait pas encore toutes ses voiles.
      Après avoir beaucoup navigué, gagné de nombreuses régates et fréquenté les rassemblements bretons de voiliers traditionnels, le cotre était trop fatigué et nécessitait une importante restauration, mais les fonds manquaient ; il a donc passé quelque temps en attente dans le port de Morlaix. La restauration a été faite début 2011 et, en juillet, Reder Mor participait au rassemblement "entre terre et mer", en baie de Morlaix.
Reder Mor a également participé aux fêtes de Brest et de Douarnenez 2012

samedi 9 avril 2011

DEHEL

Type : Cotre à corne
Gréement : mât en 1 seule  partie (à pible) ;  une grand-voile à corne, un flèche ; un foc, une trinquette.

Matériaux : coque  en bois ; mât  en bois.
Date et lieu de lancement :  1931  au chantier Lacheray, à  Honfleur, dans le Calvados.
Autres noms  :
Utilisation initiale : bateau de pêche (barque chalutière de Dives).
Dernière nationalité connue : française
Dernier port d'attache connu : Caen, dans le Calvados.
Dernière utilisation connue : Voilier de croisière et de promenade.

Signification du nom : Dehel : ce nom, porté au début du vingtième siècle par un bateau-pilote d'Ouistreham, est formé des initiales des 5 pilotes qui l'armaient : Désiré, Émile, Henri , Édouard et Louis. C'était une coutume assez courante à l'époque. Le bateau actuel a remplacé ce bateau-pilote et lui ressemble.

Longueur hors-tout :  18 m
Longueur de la coque : 12,4 m
Longueur à la flottaison :  m 
Largeur maximale : 4,6 m
Tirant d'eau maximal : 1,9 m
Tirant d'air :  m
Déplacement : 27 t.
Surface maxi de voilure :  160 m² 

État :actuellement abandonné à Caen, et se dégrade.

Avant : étrave  verticale ; bout-dehors.
Arrière : voûte et tableau incliné ; tableau ajouré ; barre franche.
Coque : verte, liston jaune

Superstructures : discrètes.
      Dehel  est qualifié de barque, malgré sa taille ; mais, après tout, il existe sur le lac Léman des barques de 30 mètres, et le Sedov lui-même est qualifié de quatre-mât barque. En fait, le terme était utilisé autrefois pour qualifier un gréement à corne, par opposition aux gréements portant uniquement des voiles carrées.
     Ce bateau a été construit en 1931 à Honfleur pour remplacer le premier bateau du nom, qui était un bateau-pilote. Seul chalutier de Dives, il a pratiqué la pêche au chalut (à perche, puis à panneaux) jusqu'à la guerre, surtout au moteur.
     De moins en moins utilisé après la guerre, désarmé en 1967 en piteux état, Déhel a été restauré en 1971 et a retrouvé un gréement, puis a, à nouveau, été abandonné à Deauville, son entretien étant trop coûteux. A nouveau restauré entre 1989 et 1994, le cotre est maintenant bien entretenu grâce à l'association AMERAMI (association des amis du Musée de la mer) , de Honfleur.
     Il est classé monument historique depuis 1986 et participait aux rassemblements de bateaux traditionnels en Normandie et en Bretagne jusqu'à Douarnenez. Il a parfois traversé  la Manche pour aller en Angleterre, et est même allé au Danemark en 1997. Il peut accueillir 5 personnes en croisière.
       Une nouvelle restauration a eu lieu en 2007. 
 Abandonné à Caen, pendant plusieurs années, le bateau s'est bien abîmé, mais en 2021 des travaux ont repris et on espère le revoir bientôt sur l'eau.