lundi 18 juin 2018

ALCYON HM 01)

Type : Cotre à corne (anciennement houari)
 
Alcyon en régate (configuration houari, en 2014 




Alcyon avec son 1er gréement houari 

Alcyon avec son nouveau gréement à corne

Gréement : 1 mât en 1 seule  partie ; une grand-voile à corne presque verticale (houari), ci-dessous ; un foc à enrouleur ; plus récemment mât plus haut et vertical ; vergue moins apiquée, permettant de gréer un flèche. (ci-dessus)
Alcyon avec son premier gréement, houari ; GV ferlée


Matériaux : coque et  pont en bois (coque en red cedar) , espars en bois (épicéa du Jura) 
Date et lieu de lancement : 2013 à Marseille, par le chantier Scotto  ; dessiné par Gilles Vaton d'après des photos du bateau original, construit en 1871 au chantier marseillais Audibert.

Autres noms  : aucun
Utilisation initiale : yacht
Dernière nationalité connue : française
Port d'attache : Marseille.
Utilisation : Voilier de promenade et de régate privé.
 
Signification du nom : Alcyon est le nom donné par les Grecs anciens à un oiseau légendaire, porteur de paix, qui construisait son nid sur la mer, mais uniquement sur une mer calme. On l'assimile à différents oiseaux, dont aucun ne construit en fait son nid sur l'eau (sauf, parfois, le cygne ; ce dernier le représente d'ailleurs en héraldique). Les autres sont le martin-pêcheur, la mouette, l'hirondelle de mer, le pétrel, etc... 
   Plusieurs navires de guerre ont porté ce nom, et actuellement un remorqueur de haute mer s'appelle ainsi. 

Longueur hors-tout :  13,2 m (auparavant 21,5 m)
Longueur de la coque : 9,4 m
Longueur à la flottaison : 8 m 
Largeur maximale :  3,6 m
Tirant d'eau maximal : 1,8 m
Tirant d'air :  10,6 m (gréement à corne)
Déplacement : 4,5 t.
Surface maxi de voilure : 110 m² (auparavant 150 m²)

État : neuf
Avant : étrave verticale ; autrefois très long bout-dehors, pivotant pour être redressé lors des  manœuvres portuaires. actuellement nettement plus court.
Arrière : voûte très élancée, arrondie ; pas de bout-dehors, mais le gui dépasse très largement l'arrière ; barre franche.
Le pont, large et dégagé, d'Alcyon

Coque : blanche, liston verni

Superstructures :  long rouf bas, vernis avec 2 hublots sur chaque bord.

   Alcyon a été construit à Marseille et baptisé le 17 avril 2013 ; il s'inspire largement d'un yacht de régate, également construit à Marseille en 1871, qui gagnait toutes les régates auxquelles il participait. A l'époque, les courses de houaris marseillais étaient annulées si le vent dépassait 12 nœuds, et pourtant les chavirages n'étaient pas rares ; les équipages embarquaient des sacs de sable qu'il fallait "matosser" (changer de côté, lors des virements de bord) comme sur les sandbaggers américains : voir Ten Years After). Mais Alcyon dispose de plusieurs améliorations, comme le cockpit autovideur ; la grand-voile possède 2 ris et le foc peut être remplacé par un autre, plus petit et amuré sur un bout-dehors plus court (gare aux vagues, avec celui de 7 mètres). des voiles plus "discrètes" sont prévues pour le convoyage dans la brise. Le mât est relativement court, mais la corne houari le rallonge considérablement (la forme générale de la voilure rappelle une voilure bermudienne, avec la grand-voile triangulaire).
La silhouette caractéristique d'Alcyon
     La voilure avait des proportions inhabituelles, plus longue que haute à l'inverse de ce qu'on voit généralement (aussi bien sur les voiliers à corne que sur les voiliers bermudiens). Le gréement houari a maintenant été remplacé par un gréement à corne plus classique, permettant de porter un flèche. Les voiles ont été créées par le maître-voilier italien Bepe Zaoli, propriétaire du yacht Bona Fide.
  Les yachts houaris de l'époque on totalement disparu et il ne restait même pas de plans lorsque la décision de construire une réplique d'Alcyon  a été décidée ; mais des photos et des peintures d'époque  ont permis de réaliser une réplique fidèle  (les peintres, notamment les impressionnistes, étaient souvent amateurs de voiliers et parfois des constructeurs, comme Gustave Caillebotte.)
   Alcyon a participé pour la première fois en 2014  aux régates en Méditerranée (Monaco, Cannes, St Tropez, et bien sûr, Marseille). En 2018, la grand-voile porte le numéro HM 01.

 Le Chasse-Marée a consacré un article à Alcyon dans son numéro 261 d'août 2014. Vous y trouverez davantage de renseignements sur cet étonnant voilier et sur ces ancêtres de la 2 ème moitié du XIXème siècle.

samedi 16 juin 2018

MARGA (F3)

Type : Cotre à corne.



Gréement : 1 mât  en une seule partie; grand- voile à corne ; un foc, une trinquette. numéro de voile : F3.
Matériaux : coque  et  pont en bois (acajou)  ; mât en bois.
Date et lieu de lancement : 1910, en Suède, au chantier Hästholm, près de Stockholm, sur des plans de C. O Lijgren.
Autres noms  : 
Utilisation initiale : voilier de course et de croisière.
Dernière nationalité connue : Italienne ?
Port d'attache: ?
Utilisation actuelle : voilier de croisière et de course-croisière

Signification du nom : Marga : un diminutif de prénom (Margarita?)
 :
Longueur hors-tout : 17,15 m
Longueur de la coque : 15,5 m
Longueur à la flottaison :  10 m 
Largeur maximale : 2,8 m
Tirant d'eau maximal : 1,9 m
Tirant d'air :  m
Déplacement : 8 t
Surface maxi de voilure : 125 m² 
État : restauré très récemment, bien entretenu
Avant : étrave  très élancée, bout-dehors.
 
Arrière : voûte très élancée.tableau verni ; barre franche

Coque : blanche

Superstructures : rouf bas en avant du cockpit.

    Marga est un yacht construit selon la jauge 10 m R et a participé aux Jeux Olympiques de  1912 à Stockholm. Il a fini 4ème ; les 3 premiers, dans l'ordre, étaient le suédois Kitty, le finlandais Nina et le russe Gallia II. Marga a cependant gagné ou bien figuré dans d'autres courses, notamment à Gotheborg. Par la suite, il a navigué en Finlande, puis à nouveau en Suède, transformé en ketch. Puis encore au Danemark, très modifié avec un grand rouf.     
  Sa restauration, au chantier Tecnomar à Fiumicino en Italie (près de Rome) entre 2010 et 2015, a rendu à ce yacht sa beauté initiale.; il vient donc de rejoindre le circuit des régates de Méditerranée. Notre photo a été prise aux voiles de St Tropez 2015.

mercredi 2 mai 2018

PAUL-ÉMILE


Type : Cotre à corne ou sloup (gazelle des Sables d'Olonne).
Gréement : mât en 1 seule  partie (à pible) ; une grand-voile à corne, blanche ; un flèche blanc ; une trinquette marron ; un foc blanc.


Matériaux : coque et pont en bois (chêne et pin)  ;  mât  en bois.

Date et lieu de lancement :  1997 au chantier de Saint-Guénolé (Finistère), sur des plans de Bernard Lagny.
Autres noms  : aucun.
Utilisation initiale : bateau de plaisance, inspiré d'une gazelle des Sables d'Olonne (sardinier)
Dernière nationalité connue : française
Dernier port d'attache connu : Audierne ;  immatriculé au Guilvinec (Finistère)

Dernière utilisation connue : Voilier de promenade et de petite croisière ; privé.
 
Signification du nom : Paul-Émile : Rien à voir avec le célèbre explorateur polaire P.E Victor :  le bateau a été nommé ainsi en hommage à Paul-Émile Pajot, peintre de marine réputé (1873 -1929), né et mort aux Sables d'Olonne. Ses peintures de bateaux sont une référence pour les restaurations.
 Longueur hors-tout : 11  m
Longueur de la coque : 7,4 m
Longueur à la flottaison : 6,4 m 
Largeur maximale : 2,8 m
Tirant d'eau maximal :  1,65 m
Tirant d'air :  12 m
Déplacement : 5 t.
Surface maxi de voilure : 58 m²

État : bien entretenu.
Avant : étrave  verticale; bout-dehors relevable
Arrière :  pointu, rappelant celui des chaloupes  safran sur aiguillots et fémelots, barre franche. 
 
Coque :  bleu foncé et bleu clair, fine ligne jaune ;  pavois ajouré, bleu ;
 immatriculation GV 4564.

Superstructures : rouf bleu clair, ne dépassant pas le pavois. ; bateau entièrement ponté.
     
 Paul-Émile est une reconstitution de gazelle de La Chaume, quartier des Sables d'Olonne séparé de la ville par le fameux chenal, rendu célèbre par le Vendée Globe.
    A la fin du XXème siècle, il ne restait plus de gazelle dont on pouvait s'inspirer pour construire une réplique : on ne pouvait compter que sur les plans et sur les dessins et peintures, notamment les œuvres de Paul-Émile Pajot. 
      Les gazelles étaient de petits cotres sardiniers utilisés vers 1900 ; la pêche se faisait à partir des annexes et non du cotre. Des bateaux comparables existent en Loire Atlantique (Tykewoop), dans le Morbihan (La Belle-Iloise). A Concarneau existe un sardinier nettement plus grand, Marche Avec. Ces cotres sardiniers ont remplacé les chaloupes, puis ont eux-mêmes été remplacés par des bateaux à moteur.
        Certaines grandes gazelles étaient utilisées pour la pêche au thon.
       De tout petits dériveurs de série, à voile à corne et à foc, sont également appelés gazelles (gazelles des sables et gazelles du Morbihan)
      Paul-Émile a participé à de nombreux rassemblements de voiliers traditionnels en Bretagne. Un article lui a été consacré dans le Chasse-Marée n° 197 de juillet 2007.
        Un nouveau propriétaire l'avait  peint en vert très vif ; il était basé à Groix, jusqu'en 2017 et avait gardé son immatriculation GV.
         Récemment acquis par une association des Sables d'Olonne, qui le rénove et va le repeindre en bleu pour le faire naviguer prochainement. Il sera immatriculé et basé aux Sables.

dimanche 18 mars 2018

INDOMPTABLE


Type : Cotre à corne  ou sloup (coquillier de la rade de Brest).



Gréement : mât en 1 seule  partie (à pible) ; une grand-voile à corne, rouge ; une trinquette marron ; haut du mât et espars bleus. possibilité de porter un flèche, et un foc amuré sur bout-dehors


Matériaux : coque  en bois ; mât  en bois.
Date et lieu de lancement :  1947 au chantier  Stipon du Fret (en rade de Brest, dans la presqu'île de Crozon)
Autres noms  : aucun.
Utilisation initiale :  bateau de pêche (coquillier) travaillant au départ de Logonna-Daoulas, en rade de Brest.

Dernière nationalité connue : française
Dernier port d'attache connu : Auray, port de Saint-Goustan (Morbihan)

Dernière utilisation connue : Voilier privé, servant de voilier-école.
 
Signification du nom : Indomptable : Le bateau est heureusement plus sage que son nom le laisserait penser, sinon il aurait été difficile de l'utiliser pour travailler. Mais, après tout, c'est peut-être le patron qui était indomptable ? A noter que le nom inscrit sur le bateau ne comporte pas d'article, Ne pas confondre avec le sous-marin  nucléaire lanceur d'engins  L'indomptable ; Celui-ci, lorsqu'il n'est pas en mission, est tapi juste en face de l'ancien port d'attache d'Indomptable,  Logonna, dans la fameuse Île longue.

Longueur hors-tout :   m
Longueur de la coque : 10,55m
Longueur à la flottaison : 9,4m 
Largeur maximale : 4,1 m
Tirant d'eau maximal : 1,8 m
Tirant d'air :  13 m
Déplacement : 13 t.
Surface maxi de voilure : 121 m² (71 m² sans flèche et sans foc)


État : restauré récemment, état neuf.
Avant : étrave  faiblement inclinée.
Arrière : à tableau incliné ;  barre franche. 
Coque : bleue, liston noir. immatriculation à l'avant  AY 267507 (AY pour quartier d'Auray ; le numéro est resté le même que quand le bateau était immatriculé dans le quartier de Brest. Nom écrit à l'arrière sur chaque bord.

Superstructures : Bateau ponté ; superstructures plus basses que le pavois (descente, panneaux).
     Indomptable est un ancien bateau de pêche de la rade de Brest. Lancé en 1947, il n' a été motorisé qu'en 1953 et a dragué les coquilles Saint-Jacques et autres coquillages en rade de Brest  jusqu'en 1977. Il a ensuite servi d'école de voile jusqu'en 1990, puis a été délaissé. Indomptable était en bien mauvais état quand Frédéric Barbary, un libraire d'Auray, passionné de voiliers traditionnels, l'a racheté. Il a fallu une restauration très poussée, quasiment une reconstruction, pour que le bateau soit à nouveau en état de naviguer.
   C'est aujourd'hui chose faite : Indomptable  a été mis à l'eau durant  la semaine du Golfe du Morbihan 2013 et y a effectué ses premières sorties. Il est maintenant basé à Saint-Goustan et effectue des balades dans la rivière d'Auray, dans le golfe du Morbihan et en pleine mer. Il participait bien sûr aux Semaines du Golfe 2015 et 2017.